Evolution du statut de Paris pour plus d’égalité et d’efficacité

février 15, 2016 dans A la une, Actualités par Catherine Baratti-Elbaz

Le lundi 15 février je suis intervenue dans le débat sur l’évolution du statut de Paris.


Madame la Maire,

Mes Chers collègues,

 

Notre débat sur le Statut de Paris n’est ni « politicien », ni technique. Bien au contraire, il est éminemment politique, au sens noble de ce terme.

 

Car la réflexion que vous avez ouverte, Madame la Maire, concerne très directement le quotidien des Parisiens. Au moment où émerge la Métropole du Grand Paris, nous souhaitons que le service rendu dans notre ville soit organisé de façon encore plus efficace et équitable.

 

#mairie #Paris12 #Paris

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C’est précisément pour ces raisons que nous nous sommes emparés de cette réflexion, dans les groupes de travail que vous avez organisé et en proximité, dans nos conseils d’arrondissement, il y a quinze jours. Enfin les élus de la majorité, car je note que les élus LR ont préféré s’exprimer dans la presse mais pas dans ces groupes de travail, et je crois savoir que cette question n’a pas non plus été mise à l’ordre du jour des conseils d’arrondissement de droite. Je le regrette car ce sont des questions qui touchent tous les parisiens et contrairement à d’autres je trouve que ce débat a été utile. Je tiens à saluer ici tous les élus du 12e majorité comme opposition qui ont accepté d’en débattre.

 

« A qui dois-je m’adresser pour faire renouveler ma carte d’identité ou mon passeport ? La Mairie d’arrondissement peut-elle soutenir l’association d’aide aux devoirs que nous créons dans le quartier ? Ou participer au voyage des élèves du collège ?  Qui verbalise le stationnement, les jets de mégots et l’ensemble des incivilités du quotidien pour un espace public mieux respecté ? ».

 

Nous savons bien, dans les arrondissements, combien il est difficile d’expliquer à nos concitoyens la complexité du Statut de Paris, notamment ses anomalies qui privent la Maire de Paris de compétences que les Maires exercent directement partout ailleurs dans notre pays, souvent même à Lyon et Marseille.  Marseille je le note au passage qui est organisée en mairies de secteur.

 

Toutes ces questions importantes sont celles que nous posent nos concitoyens. Ceux qui travaillent au quotidien à l’écoute des Parisiens le savent, et il y en a sur tous les bancs de cette assemblée je le sais. Je l’avoue depuis que je suis élue dans le 12e, depuis 2008, personne ne m’a jamais demandé pourquoi nous n’élisions pas le ou la Maire de Paris au suffrage direct. Affirmer que ce serait LA question centrale des Parisiens me semble pour le coup très politicien !

 

20160215 CPEn refusant de prendre part à la réflexion partenariale engagée depuis l’automne, en instrumentalisant les débats sur le Statut de Paris, les élus « Les Républicains », ont refusé de  répondre aux vraies questions que se posent les Parisiens.

 

Seul sujet de préoccupation et de polémique pour nos collègues LR : le regroupement des arrondissements du centre, enfermant le débat dans des calculs partisans bien hasardeux.

 

Je veux en dire un mot car, ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement l’avenir du centre de Paris mais bien l’équité entre tous les arrondissements et entre tous les Parisiens. J’invite chacun à examiner la seule question qui vaille : quelle organisation politique et administrative faut-il mettre en place pour garantir une répartition des moyens à la fois juste et efficace et organiser, partout sur le territoire parisien, un service public plus efficace ?

 

Cela a été bien démontré dans les réunions du groupe de travail : l’organisation territoriale parisienne actuelle ne conduit pas à une juste répartition des moyens selon la taille des arrondissements, ce qui n’est pas équitable. Tous les élus attachés aux valeurs de la République devraient avoir à cœur de défendre l’égalité des Parisiens.

 

Nos 20 arrondissements, découpés il y a plus d’un siècle et demi, présentent aujourd’hui des écarts de population trop important (de 1 à 15). Cela n’est pas sans conséquences. Ainsi, la représentation des habitants au Conseil de Paris est très inégale : en moyenne, chaque Conseiller de Paris représente 13 746 habitants mais 300 de plus dans le 12e arrondissement. Dans le 1er arrondissement il ne peut y avoir de représentant de l’opposition. Ce qui démocratiquement doit nous interpeller. Autre exemple très significatif, le ratio du nombre d’habitants par agent en Mairie d’arrondissement varie de 1 à 5 entre le 1er arrondissement et le 15e. Comment se satisfaire d’une telle inégalité des Parisiens devant le service public municipal ?

 

La proposition de regroupement, pas de disparition, des arrondissements centraux permettra une meilleure représentation démocratique, une organisation plus équitable et un renforcement de l’efficience du service public.

Ce débat concerne bien tous les Parisiens ! Il mérite que tous les élus de Paris y prennent part.

En focalisant sur ce rapprochement, les élus LR oublient de souligner la nouvelle étape de décentralisation proposée. En effet, les Maires d’arrondissement se verront confier de nouvelles responsabilités. A l’heure de la création de la métropole, il nous faut en effet renforcer cet échelon de proximité.

réforme de ParisJe souscris donc pleinement à cette démarche qui nous donnera de nouveaux leviers d’intervention. A titre d’exemple, en matière de propreté, les moyens supplémentaires mobilisés par le nouveau plan de propreté seront optimisés si, demain, le co-pilotage avec les arrondissements est encore renforcé, en confiant aux Maires d’arrondissement la possibilité de décider de certains achats de matériels ou encore de subventionner des projets en proximité. Par ailleurs la brigade de lutte contre les incivilités que nous souhaitons créer pourrait être considérablement renforcée par le transfert, de l’Etat à la Ville, des Agents de surveillance de Paris.

Nous le voyons, la réforme du statut de Paris porte bien sur des enjeux du quotidien et il serait dommage que des considérations d’un autre ordre, conduisent certains de nos collègues à caricaturer ce débat, à adopter une posture politicienne et à refuser de débattre.

Je le regrette pour Paris et les Parisiens

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