Dictée francophone en Sorbonne pour des écoliers de Paris

avril 1, 2019 dans A la une, Actualités par Catherine Baratti-Elbaz

Le 27 mars dernier j’ai eu le privilège de dicter un magnifique poème d’Aimé Césaire « Dorsale Bossale » dans le grand Amphithéatre de la Sorbonne, à l’initiative de la Mairie de Paris et l’académie de Paris. Un grand merci au Recteur de Paris d’avoir accueilli cette 3ème édition de la Grande Dictée francophone.

Victime de son succès cette année avec près de 600 élèves inscrits, la dictée a du se délocaliser en Sorbonne, la salle du conseil de Paris n’étant plus assez grande pour accueillir tous les écoliers parisiens inscrits. Je suis ravie d’avoir pu y accueillir les élèves de l’école publique Diderot du 12e arrondissement.

Une belle initiative pour faire vivre notre belle langue française, qui reste la 5eme langue la plus parlée au monde avec près de 274 millions de francophones dans le Monde.

 

Il y a des volcans qui se meurent

il y a des volcans qui demeurent

il y a des volcans qui ne sont là que pour le vent

il y a des volcans fous

il y a des volcans ivres à la dérive

il y a des volcans qui vivent en meutes et patrouillent

il y a des volcans dont la gueule émerge de temps en temps

véritables chiens de la mer

il y a des volcans qui se voilent la face

toujours dans les nuages

il y a des volcans vautrés comme des rhinocéros fatigués

dont on peut palper la poche galactique

il y a des volcans pieux qui élèvent des monuments

à la gloire des peuples disparus

il y a des volcans vigilants

des volcans qui aboient

montant la garde au seuil du Kraal des peuples endormis

il y a des volcans fantasques qui apparaissent

et disparaissent

(ce sont jeux lémuriens)

il ne faut pas oublier ceux qui ne sont pas les moindres

les volcans qu’aucune dorsale n’a jamais repérés

et dont de nuit les rancunes se construisent

il y a des volcans dont l’embouchure est à la mesure

exacte de l’antique déchirure.