La ZAC Bercy-Charenton enfin créée!

juillet 2, 2018 dans Non classé par Catherine Baratti-Elbaz

Lors de la Séance du 2  juillet 2018 du Conseil de Paris  sur  la Délibération 2018 DU 71 portant sur le Projet d’aménagement Bercy-Charenton, je me suis exprimée en faveur de ce projet.

Madame la Maire, Mes chers collègues,

C’est une réelle satisfaction de voir aujourd’hui se concrétiser le projet Bercy-Charenton, emblématique pour le 12e arrondissement, pour Paris comme pour la Métropole du Grand Paris et le hasard de notre calendrier a fait que nous parlons de ces 2 sujets dans une même séance.

 

Cette délibération pour faire entrer le projet en phase opérationnelle est l’aboutissement de plus de 10 années de travail et d’échanges approfondis avec habitants et l’ensemble des acteurs, sous cette mandature, mais aussi les précédentes, au cours desquelles l’élaboration du projet a été enclenchée – et je tiens à saluer nos prédécesseurs.

 

Dès 2014, avec l’extension du périmètre de la ZAC à la Porte de Charenton approuvée ici même, nous avons travaillé aux côtés de la SNCF pour aboutir à un projet exceptionnel à l’échelle de Paris, ayant pour vocation l’émergence d’un nouveau morceau de ville à la croisée des quartiers existants de Bercy et de la Vallée de Fécamp, du Bois de Vincennes et de la Ville de Charenton-le-Pont, ville mitoyenne que nous avons associée à chacune des étapes. Car il y a quoi aujourd’hui sur ces territoires ? Des friches ferroviaires innacessibles et infranchissables

A chaque étape, nous avons écouté et pris en compte les remarques des habitants et des acteurs, qui se sont particulièrement mobilisés. Le projet soumis aujourd’hui a ainsi beaucoup évolué au fil du temps.

Ainsi, une phase de concertation très riche s’est tenue au printemps 2015, autour d’une dizaine de rendez-vous, rassemblant des centaines d’habitants, conseillers de quartier, associations, curieux et désireux de s’impliquer pour l’avenir de ce secteur. Cette participation importante s’est renouvelée au moment de l’enquête publique de l’automne 2016 qui a abouti à un avis favorable du commissaire enquêteur, déclarant le projet d’intérêt général ; et à l’issue de laquelle, nous avons tenu compte des expressions, en réorientant le projet sur le secteur Léo Lagrange, abandonnant l’intention d’y construire des logements.

Bercy-Charenton recréera des liaisons essentielles pour l’arrondissement, dont certaines parties sont aujourd’hui isolées en partie. Demain, les habitants s’affranchiront de la coupure urbaine que représente le faisceau ferroviaire, grâce à la mise en place de la passerelle dite « Nicolaï » reliant les quartiers de Bercy et de Vallée de Fécamp. La rue Baron le Roy sera prolongée jusqu’à Charenton-Le-Pont, constituant la future artère principale du quartier et attendu majeur du projet par les habitants depuis de nombreuses années.

Alors que le Plan Climat a été adopté en novembre dernier, Bercy-Charenton sera un quartier exemplaire, à bas niveau carbone et s’inscrira dans une démarche de résilience. Entre le parc de Bercy et le Bois de Vincennes, le corridor écologique sera renforcé grâce à la création d’espaces verts, dont un parc de deux hectares et l’aménagement de la petite ceinture en promenade ouverte à tous. Car oui ce projet ce n’est pas que des IGH c’est aussi de généreux espaces verts et une vraie trame verte.

Sur près de 600 000m², nous avons développé une programmation mixte, et équilibrée avec autant de logements que de bureaux afin de favoriser l’émergence d’un quartier vivant de 9 000 habitants et 13 000 emplois. Sans compter les voisins du quartier, métropolitains, touristes, qui viendront profiter des équipements sportifs, des grands espaces verts, de la gare de la Râpée mise en valeur et ouverte au public, de l’offre hôtelière, et des nombreux commerces en pied d’immeubles.

Alors qu’une grande partie des emplois se trouvent aujourd’hui à l’ouest de Paris, le quartier Bercy-Charenton permettra un rééquilibrage vers l’est, en amenant de nombreux emplois  dans le secteur tertiaire mais aussi en développant les métiers de la logistique ou de l’artisanat. En effet, première pierre du projet, un hôtel logistique de 17 000m² s’implantera le long du boulevard Poniatowski, et sera géré par la SOGARIS, qui vient de livrer un projet similaire très innovant dans le 18e arrondissement dans le nouveau quartier de Chapelle Internationale.

Priorité de la mandature, 4 000 nouveaux logements seront livrés afin d’augmenter l’offre dans la Capitale, grâce à un programme de logements familiaux et spécifiques. 25% de l’ensemble de la programmation de la ZAC sera dédiée à du logement social[1], pour répondre à une demande importante de Parisien-ne-s désireux de pouvoir rester vivre dans la Capitale et alors que plus de 70% des Parisien-ne-s y sont éligibles. Nous comptons, dans le 12e arrondissement, pas moins de 10 700 demandeurs de logement, en augmentation malgré nos efforts. Il demeure nécessaire de répondre à ces besoins importants liés au cout du privé à Paris. Ces besoins sont ceux de nos familles, des jeunes couples avec enfants, de nos jeunes, de nos séniors, des foyers modestes mais aussi de la classe moyenne, de nos agents publics (enseignants, personnels soignants, policiers), des cadres moyens, de tous ceux qui forment les « forces vives » de la Ville.

Afin d’accompagner ces nouveaux habitants, mais aussi d’accroitre l’offre de services pour les habitants actuels des quartiers de Bercy et de la Vallée de Fécamp, qui sont impatients, plusieurs équipements publics seront implantés. 200 places en crèche seront créées, ainsi que 38 classes d’élémentaire et de maternelle. Nous rénoverons aussi des écoles existantes, nous construirons un collège sur le boulevard Poniatowski, probablement partagé avec la commune de charenton (autre Département autre académie) deux gymnases et un équipement culturel.

Si nous avons souhaité prendre en compte la remarque de la Commission d’enquête publique en ne construisant pas de logements sur le secteur Léo Lagrange, nous maintiendrons l’investissement initialement prévu concernant le centre sportif. Ainsi, grâce à une participation de la Ville de 8.5 millions d’euros, nous rénoverons les équipements sportifs de Léo Lagrange, en lien avec les associations, pour permettre de continuer de développer l’offre sportive dans l’arrondissement. Nous veillerons à reboiser ce site, qui pourra constituer, demain, une nouvelle entrée végétalisée vers le Bois de Vincennes.

Pour compléter cette offre en équipements publics, il m’apparait essentiel qu’une piscine publique soit implantée dans ce futur quartier, alors même que les équipements aquatiques sont parmi les plus fréquentés à Paris, et que les deux seules piscines publiques existantes ne suffisent pas à combler la demande existante.

Dans la continuité des deux vœux déposés et votés en novembre 2014 et juillet 2015, j’ai donc souhaité présenter un nouveau vœu, avec des élus de la majorité du 12e arrondissement, demandant l’intégration d’une piscine publique dans le projet, et son inscription dans la programmation qui sera transmise à l’aménageur. Ce vœu a été voté à l’unanimité en Conseil d’arrondissement le 18 juin et je le porte aujourd’hui avec mon collègue Nicolas Bonnet.

Ce futur quartier, empreint d’une histoire ferroviaire, doit pouvoir mettre en lumière cet héritage. C’est pourquoi nous avons décidé de conserver la Gare de la Râpée inférieure, et de la réhabiliter dans le cadre d’un appel à projets qui déterminera précisément ses usages, en vue de l’ouvrir au public autour d’activités liés à l’artisanat, à la détente, au sport et aux loisirs.

Ce site bénéficiera d’une identité architecturale et paysagère forte par la création de grands espaces verts, de places publiques, et l’implantation d’immeubles de grandes hauteurs innovants en matière environnementale, marquant un quartier métropolitain d’ampleur, en cohérence avec les Tours Duo, imaginées par Jean Nouvel dans le 13e arrondissement de l’autre coté de la Seine. Ce paysage s’inscrira également dans la continuité du nouveau quartier de Charenton-le-Pont, de l’autre coté du périphérique qui émergera dans les prochaines années et verra notamment l’implantation d’un immeuble de grande hauteur.

Cette délibération marque ainsi la mise en œuvre opérationnelle de ce futur quartier, en actant le protocole foncier entre la Ville et la SNCF, et confiant ce projet à la SEMAPA, aménageur d’expérience, avec qui nous continuerons de travailler à toutes les étapes du projet, que ce soit en matière de concertation avec les habitants, de choix architecturaux et d’ambitions environnementales. Il nous faudra aussi continuer à militer auprès d’IDF mobilités pour le développement de modes de transports en commun efficaces. Nous allons saisir sa présidente avec mon collègue Maire de Charenton.

Pour l’ensemble de ces raisons, notre responsabilité est engagée dans la réussite de cette opération ambitieuse, attendue et déclarée d’intérêt général. Nous avons une occasion unique de donner une réalité opérationnelle à la plus grande opération d’aménagement actuellement en cours à Paris.

J’entends les débats qui sont ouverts sur la question des hauteurs, j’appelle chacun à sortir des postures et à envisager ce projet dans sa totalité, comme un projet moderne, métropolitain, conforme à nos engagements en termes de libération de surfaces perméables, de rééquilibrage Est/ouest, d’équilibre logements/activités, de mixité… un beau projet.

[1]   153 900m² de logements sociaux sur une programmation totale de  580 000m²